LES RÊVES DANS LE CORPS ET LES CORPS DANS LES RÊVES

 

 

Notre lecture des rêves, nous, les psychanalystes d'aujourd'hui, m'a paru, depuis deux événements majeurs survenus dans les années 1970-1980, en France, ne plus pouvoir ressembler en différents points essentiels : à savoir la place du corps dans son articulation avec "la psyché", leurs représentations, leurs dénominations même, dans l'évolution de leur transmission, depuis plus d'un siècle, et ses effets sur les analyses des "allants devenant analystes" comme disait F. Dolto. Pour ne pas rater la clinique d'aujourd'hui …

Freud s'est trouvé, non seulement re-traduit, mais, en France, a subi un retour électif par le travail de J. Lacan. J'ai retenu ici, pour parler des interprétations des rêves actuellement, mon travail avec N. Zaltzman à la fondation du IVème Groupe, OPLF (parution dans Topique, 1974, n°14, sur "l'Histoire du Mouvement", avec un titre éloquent qui dit que "ÇA bouge"… que les lecteurs changent …)

Les deux événements ont été 1.- la réapparition de Ferenczi (Granoff, "Ferenczi : faux problème ou vrai malentendu ?",  revue La psychanalyse, 1961). Et la parution des traductions françaises de ses travaux et de sa correspondance avec Freud (1908-1933) dans Le Coq Héron, déjà, par la traduction de Judith Dupont, la nièce de Balint, inspirée par ses propres souvenirs et photos. Les lectures comme les écritures des psychanalystes, mais les cures analytiques aussi en seront changées. Voir le beau travail de P. Sabourin, intitulé Ferenczi, grand vizir secret (1985.) Un Ferenczi refusé, sur-interprété, qui- dans un rêve relaté de leur correspondance  voit Freud : nu …un rêve interprété  par Freud, au profit de sa vision à lui, dans un transfert  de fils ....à père.

L'autre événement, sur lequel j'ai attiré votre attention, c'est la parution des "Lettres à Fliess", non censurées, grâce à Jeffrey Moussaieff Masson qui les découvre (publication française 1984 !). J'ai souvenir, en 1982, de sa communication orale, à l'Hôtel Bonaparte, à Paris, du silence (hors Stein à mon souvenir) très lourd qui l'accompagnait … 6 ou 7 personnes de chaque "école" française...... …

Tout cela pendant les années où Lacan avait déjà fait "son retour à Freud".

Ces deux événements, j'en retiens, pour vous parler des rêves et du corps aujourd'hui, dans la cure analytique, des effets de RETOUR sur notre nouvelle appréhension de l'écriture de Freud, quand il publie « La science des rêves, » deux rêves : celui appelé "L'injection faite à Irma" et celui de "la dissection de son propre cadavre" ("Travail du Rêve", p.587). Nous y reviendrons.

Situons d'abord, comme vous avez pu le lire dans Masson : dans ce livre, appelé faussement ‘ Le Réel Escamoté ‘ alors qu'il s'agit "d'Attentat à la Vérité", où nous comprenons peu à peu les censures que Freud offre à Fliess, dans son Transfert d'adoration, et pourquoi. Nous honorons à notre tour, en faisant cela, le travail énorme qui aboutit au livre du Rêve : que le rêve soit !  parole au ton biblique ;.....Mais, de même que Freud honore l'artiste Léonard de Vinci, qu’il ne l'épargne point, à sa façon, des effets de vérité qu'il projette dans son travail de peinture, une peinture toujours inachevée suivront* son effort, sa quête de sens , côté de l’inconscient . Les "non dupes errent …"  aussi .Le Freud des années 25 n'est pas le même que celui des années 1914 ou 1923 ! Ni celui de 1894, comme le raconte très bien Jeffrey Moussaieff Masson : ce Freud-là, grâce à son travail très dur, clinique et quotidien, découvre les effets hystériques des abus sexuels d'un père ou parent. Son but :une publication :  les Etudes sur l'hystérie( où Freud traite  de Katharina et dit expressément que, par un dialogue rapporté, il a soulagé cette jeune fille ; en 1925, il dira lui-même avoir censuré l'abus sexuel du père de "ses tentations" sexuelles à lui)Car, "Catharina" cache déjà Emma … Freud est donc "clivé" !car ses lettres, entre 1894 et 1897, montrent à la suite de l'opération tragique infligée par les deux hommes, docteurs, sur son nez durablement abîmé … le retournement complet ,de SA trouvaille sur la réalité historique, en faveur d'un diagnostic qui est celui de Fliess : c'est une hystérique au sens classique cette fois, qui nous a dupés. La "Renonciation à la Neurotica" du 21.9.1897 est une déclaration sacrificielle sur l'Autel de son Fliess. Une "folie à deux." (Jones, dans sa correspondance, citant un autre !)

Relire, repenser "Le rêve de l'injection faite à Irma-Emma" ne peut que nous avertir d'une prudence attentive à l'égard de toute "interprétation" d'un rêve". "Que le Rêve Soit" nous donne une clef pour entendre la passion homosexuelle qui unit Freud à Fliess : "je place ma colonne sur ton socle". Leur passion en miroir, le désir d'être le Premier à produire La grande Découverte : La maîtrise du pouvoir de limiter la Pro-création. C'est pourquoi,arrive dans cette lettre de renonciation, l'image de Rebecca. Celle-ci fait partie des femmes stériles de la Bible, qui procrée quand Dieu décide. Freud, dans son désir d'innocenter son ami, en fait une sorcière cannibale qui peut envoûter diaboliquement.

C'est aussi là qu'est l'intérêt de la lecture particulière de J. Lacan de ce : » rêve initial, le rêve des rêves ».. ( Séminaire 1954-55 > édité au Seuil, 1978 sur Le MOI dans la théorie de Freud ...)  Elle est découpée en 2 temps : "l'horreur de la chair" au fond de ce fond de gorge de femme ! à laquelle, par un sublime deuxième temps, la parole, divine elle aussi, permettrait à S. Freud l'accès à l'Écriture. J. Lacan l'écrit ainsi a propos de "la TRIMETHYLAMINE",certes’’ un produit de décomposition du sperme’’ .....’’ par la façon même dont elle s’énonce ,son caractère énigmatique, hermétique est bien la réponse à la question du sens du rêve .0n peut la calquer  sur la formule islamique _ il n'y a d'autre Dieu que Dieu. Il n'y a d'autre mot à votre problème que le mot.»........ «forme éminemment symbolique, puisqu'il est fait de signes sacrés» .

«… "C'est la réponse du sens du rêve" (!) …» à ses auditeurs qui le cherchent encore !

Donc, dans cette transmission, où ‘’Le père symbolique reste intact grâce à cette division des fonctions’’ (188)( que J .lacan opère lui -même !) J. Lacan nous construit une vision du ciel  qui lui permet, autant qu’un certain Freud d’innocenter le Père de toute faute , par un  saut, l’un, dans l’universel du mythe oedipien,  l’autre dans un symbole PUR à la place des "inscriptions" .Car l’autre Freud, celui des abus sexuels par les pères,  authentifiés par lui ,continue d’exister à l'époque du rêve comme un Rébus, un HYÉROGLYPHE, laissait aux associations, à l'empreinte phonétique première, une possibilité ouverte......

C'est ici que je faisais allusion à ce Freud des premières découvertes, que j'ai apporté une cassette où G. Didi-Huberman, anthropologue, historien de l'art, trouve des sources écrites témoignant d'une première vision chez Freud (alors à la Salpétrière, à Paris) de la "bisexualité" chez l'humain. Il écrit, p. 285 dans «L'IMAGE OUVERTE», 2007, in «La férocité mimétique», chap. 6, 1984 (il a collaboré avec la Nouvelle Revue de Psychanalyse, 1985, avec «Un sang d'images» :

"Mais que l'image elle-même fît maladie, infection, "épidémie, voilà qui restait impensé en ce cadre. On "chercha longtemps le principe de la «transmission "d'imagination» dans une modélisation de l'hérédité, voire "de l'intoxication chimique, mais en vain. C'est que la notion "d'image dévore le savoir. Pourquoi ? Au moins pour cette "raison qu'elle infecte sa "réalisation symptomale, dans "l'hystérie, d'une essentielle teneur contradictoire. C'est tout "le problème des labilités et paradoxes, non pas de "l'imitation – comme dit Charcot -, mais bien de l'identification "hystérique que Freud, très tôt, lui substitua.

"La crise – son aspect tant sporadique qu'épidémique – "est alors à repenser selon le lien autrement complexe d'une "mimèsis nouée à la menace de sa propre férocité; chaîne "de la mimèsis à son rejet et à son attraction mêlés. Ce "processus, dit Freud, est inconscient, il fait chaîne de ces "«motifs», dans le symptôme, tels que «si c'étaient là des "conclusions conscientes, elles aboutiraient sans doute à "l'angoisse de voir survenir cette même crise (ce même "symptôme). Mais les choses se passent sur un autre plan "psychique et aboutissent à la réalisation du symptôme "redouté.»Pensez à la danseuse samoïède : l'appropriation "féroce d'une menace pour le désir (et la vie) comme télos "de ce désir même. L'épidémique ne va donc pas ici du "même au même. Il ne transmet sa férocité mimétique que "par le jeu infernal de sa figuration contradictoire."

 

Et cite le Freud de Névrose, Psychose et Perversion, dans la traduction de Pontalis et Laplanche :

"La thèse énoncée dans la formule 7 n'est pas altérée "par cette découverte : un symptôme hystérique correspond "nécessairement à un compromis entre une motion libidinale "et une motion refoulante mais il peut correspondre en outre "à une union de deux fantasmes libidinaux de caractère "sexuel opposé."

 

Où l'on retrouve le Freud du "Rêve" soit le Freud toujours sous influence de Fliess … Le Rêve est notre Désir d'avoir une "Plaque" immortelle où conjointement à la mort de son père, 1987 // se fait son sacrifice à LA CAUSE CHIFFRÉE de Fliess 21.28, le sang des «femmes-mères» (sa femme). L'image est évacuée (comme les émotions) par la théorie du phantasme, celle du COMPLEXE d'ŒDIPE et du Mythe d'Œdipe amputé du Père fautif dans la RÉALITÉ d'un meurtre homosexuel.

"La signification bisexuelle des symptômes hystériques, "démontrable dans des cas d'ailleurs nombreux, est "certainement une confirmation intéressante de ce que j'ai "avancé, à savoir que la constitution supposée bisexuelle de "l'être humain se laisse saisir avec une particulière clarté par "l'analyse des psychonévroses. On rencontre un processus "tout à fait analogue, dans le même domaine, lorsque le "masturbateur tente, dans ses fantasmes conscients, de "ressentir ce qu'éprouvent aussi bien l'homme que la femme, "dans la situation qu'il se représente; d'autres exemples sont "fournis par certaines attaques hystériques dans lesquelles la "malade joue en même temps les deux rôles de fantasme "sexuel sous-jacent; ainsi dans un cas que j'ai observé, la "malade tient d'une main sa robe serrée contre son corps "(en tant que femme) tandis que de l'autre main elle "s'efforce de l'arracher (en tant qu'homme). Cette "simultanéité contradictoire conditionne en grande partie ce "qu'a d'incompréhensible une situation cependant si "plastiquement figurée dans l'attaque et se prête donc "parfaitement à la dissimulation du fantasme inconscient qui "est à l'œuvre."

 

Nous en venons donc au deuxième rêve  retenu par moi, c'est celui où son Maitre en neurologie, Brùcke , ordonne, à S. Freud la propre dissection de son corps à lui. Freud le place dans les rêves intellectuels (!) car au chapitre suivant nous aurons l'émotionnel ...(l'horreur, les émotions …) car il ne ressent pas d'horreur pendant le rêve. Les découpes procèdent du clivage haut et bas, non de la symétrie … mais son commentaire associatif nous emmène chez RIDDER HAGGARD et ses deux livres Heart of the World, et She. C'est ici que gisent les AFFECTS

SURMOI

MOI

ÇA

[ cf .  sa métaphore architecturale de l'INCST … les profondeurs …]              

Ce roman, d'une grande et passionnante beauté, relate l'aventure d'un fils à la recherche d'un père raconté dans une aventure sans retour … un secret (cryptal dirait M. TOROK) enfoui dans un désert à DÉ/CHIFFRER. Si l'on sort du chiffrage de Fliess, où va-t-on ? Dans le mythe du père tué, un crime passionnel, exécuté par LA FEMME : SHE, d'une beauté diabolique, puisque le FILS est épris d'Elle. Elle qui a cristallisé le Père dans une tombe, enfouie depuis 2000 ans. She possède l'immortalité et se dissout dans un tas de cendres.

Le moment est de nous rappeler que Freud a été complice du chiffrage de Fliess, mais dans les "profondeurs", dans "les empreintes" premières. Sous le voile de l'écriture, il y a des "traces" (cf. Note 1925  ê1985 sur "le BLOC MAGIQUE" où Freud matérialise l'appareil mnésique. Le Sien. Son imprimante à lui. Garder en mémoire c'est ÉCRIRE. D'où "l'appareil" fantasmé. Cependant que nous est raconté, par Schùr, son docteur ,celui de la promesse( quand je ne pourrai plus supporter la douleur donne moi ce qu’il faut…) et aussi par lui : ce sont les mains de sa mère qu'elle frottait l'une contre l'autre, en laissant tomber des parcelles de sa peau pour lui enseigner les paroles bibliques "Tu es poussière et tu retourneras en poussière » Ses obsessions sur les dates de sa mort( 61-62, pendant longtemps), et sa pré-occupation "surtout ne pas mourir avant elle" témoignent du "lien vie/mort" qui le liait à Elle. Fils premier-né chez une mère juive … né coiffé d'un destin particulier. Ses sœurs en ont supporté les effets, disent les biographes. N'était-il pas longtemps l'homme qui rapportait l'argent pour leur éducation ? De quoi s'agit-il dans cette obsession-contrainte ? Surtout ne pas la faire souffrir par le deuil de moi, d'un MOI qui écrit d'abord sur la Mélancolie, et plus tard pleure : (les larmes de Freud ne sont notées qu'une seule fois et là). C'est la mort de son petit-fils, celui qui nous a offert le For_Da. Comment peut-on se défendre de perdre sa mère, de l'induire dans une mélancolie ? Or, c'est lors d'une mélancolie, qu'un individu ne perd pas son objet bien aimé. Se situer comme la CAUSE de sa vie, :de son désespoir, n'est-ce pas un retournement fantastique ? L'objet est préservé comme bien aimé dans ce maître-phantasme qui parle d'immortalité (cf. le coffre d'un autre rêve d'enfance analysé par ANZIEU et qui célèbre ce lien voilé, masqué mais dé-voilé aussi par un cancer qui n'en finit pas de... ne pas … mourir, .......et par la présence d'une fille Anna, à qui il évitera un mariage … avec Jones) (il écrit ÇA à Jones … )

Pensons à ce beau film le "Conte de Noël" où se dit, sur un banc, ce soir de Père Noël l'aventure haine-amour entre une mère et son fils, lequel est désigné par ses globules sanguins pour avoir à donner la vie à une mère malade et détestée : "Je te hais comme tu m'as haï; pourquoi te donnerais-je mon sang ?"

 

* * * * *

Le nez de Fliess otho-rhino cachait le suicide de son père, les dates, la mort d'une sœur bien aimée. L'histoire de la psychanalyse, ses théories, ses chutes, ses hors-scènes, ses cryptes et sa langue chiffrée en "hiéroglyphes du corps" disait A. Perrier Gordovski Tout ceci nous ramène aux rêves et à leurs places dans nos "cures". Demandés ou non, avec qui et pour quel dire ?

Des bouts de vérités cachés dans des tics et tocs qui se mettent à nous parler … d'eux, les parents, les autres de NOUS en fin de compte, si nous levons le masque mortifère de la neutralité inventée pour maintenir aux yeux d'un Ferenczi qui a payé de sa personne pour oser être le patient de l'autre, d'un autre sans paroles ou tout en actes ré-actes.

Citons le rêve « a répétition » d'une jeune femme, avec une plainte aussi à répétition :"c'est toujours la même chose". Une terreur la maintient au sol … face à une vague Hénaurme … une terreur qui immobilise …(et réduit à néant, d'avance ,comme dans les actes subis par un parent plein "d'intentions" ou qui a agi couvert par un mensonge en faisant agir son double ,  un frère du même âge.) Doublure masquée, secret terrifiant qui en rejoignait d'autres, scellés eux aussi dans une crypte familiale, une bâtardise qui sévissait dans les choix faussement sexués. La vague immense..... Où donc une main, ? de celles qu'un thérapeute estimé a appelé La Résilience., ? (« Votre petite main en argile près de la porte me rappelle la mienne qui est cassée.) Où donc le FOR    _  le DA. ? Le bonheur ?

Le même rêve. Je questionne. C'est moi qui bouge. : Tout à fait le même ? (J'ai vu des mélancolies post-mélancoliques traumatiques de guerre, des somatisations par l'asthme, un "enterré vivant" (la Guerre et ses horreurs !)qui  ..revenait la nuit et transformait sa nuit en un tombeau punitif où le souffle lui manquait. Je questionne : "Racontez-moi un rêve". Il vient avec un rêve pour moi "une jolie fleur dans une peau de vache". Il se prenait pour mort … Conviction délirante. L'hôpital lui faisait des électrochocs. Je vais à son réveil et là me donne au réveil sa clef du choc : dans sa veste, au pied du lit, un copain, disait le journal, tué par accident par un collègue gendarme. Le MORT dans la MORT. Amour mélancolique...... ;

Questionner, toucher avec des mains réelles, des paroles réelles, ne plus maintenir une opposition du corps à l'âme. "Meurtre d'âme" écrit Ferenczi. Le Symptôme qui abolit autant la parole que l'écriture. Tous les sens touchés. Avec tact, avancer, raconter à la place … les mêmes émois, les livres, ou les vécus des fleurs, des tapis, des objets qui sont là.

À une jeune femme soupçonnée de choses graves … refaire un lien, entendre un passé écrasé «Quand vous me touchez là où ça me touche, ça me dérange. Je ne sais pas dire........ » Mais sa mère non plus, devenue de peintre une Alzheimer. Mais elle ne parle pas plus qu'elle, car elle est dans "la cruauté mimétique". Elle est sa mère … malade. Où sont les "choses graves" ? Je ne le sais toujours pas. Elles ne sont pas là où l'on croit. C'est tout ce que je sais.

Le rêve "Je pars dans une chute d'eau" c'est ça … un gouffre … Un Doc, l'autre jour, me l'a dit … le même métier que mon père … il soigne les yeux. Je le crois lui aussi … au bord du gouffre. C'est un avertissement.

Je lui dis : ou un oracle aussi, vous rêver comme et dit cet homme ( ce qu'elle a fait avec son père : échapper en prenant un faux nom … des faux papiers, des hommes à faux papiers, l'univers du faux, le travestissement de la Réalité - pas vivable !! -.Vous dites « jouissif ? » ,,,auto sadique sûrement ! par l’agresseur internalisé plutôt......

Un, qui rentre à reculons … dans notre rendez-vous. Jeune avec tic  et  tac. J'avance. Je recule. Je viens, je viens pas. Je ne suis pas là … Confusion. Je m'inscris et je ne m'inscris pas. Il est son tic tac. Toucher. Pas toucher. Ça s'est corporéisé.... sur le’ je pense’ à une naissance … a lieu ou pas … corps des femmes –..... ?  Oui, mon grand père s'est tué à ma naissance. Téléphone ‘’je viens mais je n'arrive pas à venir. ‘’’

Nous sommes les premiers comportementalistes. Le rêve en acte qui empêche le rêve de se mettre en images, il part avant que je parte en vacances. Je n'en ai pourtant donc ..(justement  ??) rien dit moi-même. J'apprends que je ne suis pas là. Non plus. Qui doit mourir ? le premier , ?Comme S. Freud doit être LÀ, à la mort  de sa mére… lui de son père.

Alors, le rêve s'exprime "y avait un chien, c'était bizarre." Je vais à la chasse avec quelqu'un ? tenu en laisse ? … il était d'une drôle de couleur … quelle ? Je l'aime pas cette couleur.= mon corps est haïssable.  … je  pense au film Elephant man et je le dis...

ÇA ouvre [ je commente : Difficile avec une image pareille de croire quelqu'un … moi ? Je m'interroge : les vacances ?c'est une peur agie pour vérifier si la laisse est solide … J'y vais tout doux sur l'image du corps … depuis quand ?…ça me regarde aussi ]

 

Ma conclusion-ouverture

Ce n'est pas pareil si un humain, homme ou femme, sexué différemment , a reçu ou pas de l'amour, a reçu un amour coupable ou non. Que nos théorisations en témoignent ou pas. Que le saut dans le corps qui a fait penser, et de travers, avec l'image de l'hystérique, une image que "sa folie" accréditait. "Elle" a occupé l'imaginaire des hommes phalliques ou phallicisés par leur théorie même. C'est pourquoi, il y a 30 ans, j'ai eu l'intuition "de ce qui choit dans la théorie". C'est une place de femme sexuée différemment dans sa libido même par une mère qui ne s'en prive pas, elle.

J'avais donc évoqué que chez Lacan, il y a des séminaires retrouvés des années 1960, où il ne comprend pas l'imaginaire, que Mélanie Klein évoque ,elle-même tardivement ,sur le vrai du "vide en elle", de sa patiente qui devient artiste le jour où elle met son image en route’ ,, dans ce vide ,‘par trois femmes ,peintes successivement, met son rêve en route, de "la négresse" à la mère puis à sa mère séduisante. F.Perrier a pensé et écrit sur cette privation première ;, qu'il a qualifiée de symbolique, par trois regards d'amour sur un visage de "femme qui est en train de mourir" et qui est qualifiée de "belle". Ce symbolique est rempli du toucher sensuel, d'un regard sensualisé. C'est pourquoi, j'ai écrit que nous devions être dans une proximité avec les actes, les gestes, pour les lier à une parole partagée par ce que nous avons reçu dans nos analyses … Je suis d'accord avec S. Leclaire qu'il faut tuer un certain enfant imaginaire qui’ hallucine, avec un futur antérieur, son vide, et s'attache à son manque = à ses frustrations. C'est la nostalgie qui passe dans la grammaire. Dolto nous le dit. Mais surtout il ne faut pas qu'en plus il ait une haine de sa haine : il faut , d’abord ,donner une main, comme en haptonomie, et aussi réellement , sur le pas de la porte ou dans la séance  prendre les épaules d'un ou d'une autre et par un bout de sa  propre histoire ( à l’analyste dite ou pas) partager enfin le désir re-naissant. Toutes les portes dans les rêves et l'ici et maintenant ne parlent pas d e ÇA. Redonnez-moi les désirs dont ma généalogie m'a privé. C'est ÇA ouvrir la nouvelle boîte de Pandore = un nouvel utérus qui porte, quel que soit son sang génétique, sa couleur de PEAU : le symbolique passe par un imaginaire libéré par  la RÉALITÉ du VÉCU.

 

À Paris, le 23. 5. 2010

 

- mbh -

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