psychanalyse In situ


Suites en "psy"

 

Ce qui me gêne le plus dans Le livre noir de la psychanalyse, ce n'est pas qu'il soit, mais que ses auteurs ignorent jusqu'à la trajectoire de Sigmund Freud, des couilles de l'anguille à Moïse.

 

"Et si Moïse était égyptien?"
Et si c'était nous, les psychanalystes, les "vrais" comportementalistes?

 

… Avec un divan fétichisé, chronométré, des formules toutes faites (où le corps est mis en boite funèbre), des tabous du toucher… Ne sommes-nous pas les mieux formés-déformés, les victimes les mieux réussies de "La Chose Freudo-Lacanocentrique", les proies du Faux-self névrotique les plus scientifisés? Allongez-vous!

    Ce n'est pourtant pas faute d'en avoir vu les dégâts premiers depuis 50 ans, sur nos proches et amis. "Mon analyste tricote derrière mon dos"… "Mon analyste arrose ses plantes"… Tout ça pour mieux saisir Le signifiant… Et cet autre qui consulte sur son mur la progression de La Cure en suivant le fameux schéma du nœud borroméen couché aussi, comme le nœud papillon du Maître (car on guérit sur commande quand on repasse deux fois au même endroit!…Sinon té-fou-tu!).

    Et pendant ce temps-là… Le Maître téléphone à trois heures du matin à son amie, maîtresse du corps, Françoise Dolto, pour qu'Elle (telle la Vierge Marie) se charge, accouche, son malade de sa folie, lequel l'angoissait trop. Ça ne l'empêchait pas, lui, Le Maître, de souffrir dans sa peau, d'y voir des trous, que son dermato n'y voyait pas… "N'est pas fou qui veut", disait-il!

    Ah s'il avait pu, lui, Le Maître, avoir une séance de pose de 10 minutes chez un de ses petits fils comportementalistes, 10 minutes tous les jours… La vraie "Scansion"[1] signifiante (ça vaut cher de nos jours…).

    Ne serions-nous pas les meilleurs comportementalistes, héritiers de la science?, enfermés dans des Castes, avec Bases universitaires, des Concepts d'Airain, des habits tout faits, des simulacres de formation, des obsessions de formation, de catéchisme pédagogique? Super-visionné, contrôlé par nos Pairs, experts bien sûr.

    Les débats de la commission d'enquête de quelques parlementaires sur le procès d'Outreau, m'invite plus à penser que ce Livre noir (que l'on pourrait dater de 1908)[2]. Le "petit juge" d'instruction (comme le surnomme Libération), enfoncé dans son secret professionnel, emmuré dans ses soupçons est un produit de ces simulacres de formation. Il est saisi d'avoir eu à saisir.

    Et voilà qu'on lui demande de jurer, avec sa main droite levée, de dire toute la vérité, alors que son Institution, au nom du secret professionnel lui a fait jurer de la cacher ! Mais ce n'est pas tout - in fine - on lui demande "quel serment il choisirait (!!!), si…"… La Torture, vous connaissez? On lui fait subir ce qu'il a fait subir. C'est pas comportementaliste ça? Vous me direz… Il ne jure pas sur la Bible… L'ennui c'est qu'il n'y a plus de Bible mais des Bibles, ce qui a toujours été d'ailleurs, mais on l'avait - comment dites-vous? - Re-foulé - Drôle de mot…

    Alors? Laquelle choisissez-vous ? Lequel des 3 dieux, chacun unique?
Celui qui brûle et qu'on a vu? Celui qui cause et qu'on n'a pas vu? Celui qu'on a ni vu ni entendu? Un nom qu'on ne connaît toujours pas…
= passage de l'imprononçable à l'intraduisible. Ou bien, entrée dans la traduction à perpétuité. Le mot cache cache, quoi!

 

"Et si Moïse fût Egyptien?"


[Je vous jure que je n'ai pas fait de croquis, bien que j'aie brûlé de vous en faire un (celui-là : = n'en est pas un), car si alliez reconnaître celui des 3 dont je parle, je risquerais - peut-être - Dieu seul le sait, la prison à vie, ou même ma vie!]

    Alors?
Vous préférez quoi vous?
Comportementaliste ou psychanalyste ? Cerveau droit ou cerveau gauche ? Hétéro ou homo ? La guerre des images ou la guerre des mots ?

Margotchatch
le 10 février 2006

 

 

[1] Scansion : Concept fondamentaliste entièrement scientifique, qui fait des Coupes dans le comportement du Sujet n’ayant pas eu accès au Ciel de la Parole…, ni à l’égalité des chances.

[2] Avec Ferenczi qui se plaignait déjà du faible niveau de ses détracteurs. Cf. Psychanalyse I, Tome 1, (1908 – 1912), Payot 1968.

 

 

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