Manifeste pour la psychanalyse

www.manifestepourlapsychanalyse.org

 

Séminaire « Les psychanalystes et la psychanalyse* »

 

La prochaine séance du séminaire aura lieu le mercredi 14 juin 2006, à 20h45, au Fiap Jean Monnet, 30 rue Cabanis, 75014 Paris.

 

ATTENTION !

L'actualité nous amène à modifier l'ordre du jour de cette séance de séminaire. En effet le conseiller technique du ministre de la Santé organise le jeudi 15 juin une réunion qui a pour objet "la définition des critères permettant une reconnaissance des associations psychanalytiques" (sic). Nos prédictions les plus pessimistes se vérifient donc. Il est urgent d’interroger les associations psychanalytiques sur la réponse qu'elles comptent apporter à cette démarche.

Le débat prévu après l’intervention de Françoise Meyer portera donc principalement sur cette actualité.

On peut consulter les documents sur le site Œdipe.

 

– Intervention de Françoise Meyer : "Comment savoir ? Allez savoir !" Si internet diffuse tout et n'importe quoi, il est aussi possible d'y faire circuler en bonne place des informations simples et pertinentes. Y aurait-il raison à laisser le champ uniquement occupé par des "publicités" de toutes sortes ? Faire entendre largement les arguments relatifs à l'impossible garantie ne serait certainement pas de trop. Il semble bien difficile à la lecture des informations circulant par-ci
par-là , pour tout un chacun n'appartenant pas au "milieu" analytique ou ne l'ayant jamais côtoyé de se faire une idée sinon simple du moins claire sur la psychanalyse. Qu'est-ce qui fait d'ailleurs aujourd'hui que, sinon la psychanalyse, du moins les psychanalystes ont tellement besoin de "publicité" ? Peut-on interroger un peu plus de quel discours cela participe ?

– Intervention de Sophie Aouillé, Pierre Bruno, Franck Chaumon, Guy Lérès, Michel Plon et Érik Porge : bilan de ces deux années d'action, analyse de la situation actuelle et propositions pour la suite.

 

* Le Manifeste pour la psychanalyse, qui s’était opposé à toute réglementation de la psychanalyse sous couvert de celle des psychothérapies, a reçu plus de 650 signatures. Un certain nombre[1] de ceux qui avaient lancé ce manifeste a décidé de poursuivre, sous la forme d’un séminaire.

Dernier avatar de l’amendement Accoyer, l’article 52 de la loi n° 2004-806 a été promulgué le 9 août 2004. Pour la première fois la psychanalyse est ainsi nommée dans une loi de santé publique. Le droit qui y est accordé aux psychanalystes « régulièrement inscrits sur les listes de leurs associations » d’accéder au titre de psychothérapeute va induire pour certains une confusion entre l’expérience psychanalytique et les pratiques qui visent directement et uniquement un résultat « thérapeutique », d’ailleurs difficile à définir. C’est le premier pas d’une compromission avec la logique de l’évaluation qui s’étend dans le champ de la santé, et qui mesure les pratiques à l’aune de leur résultat prédéfini par des « experts ». En témoigne le fait que d’ores et déjà des « formations à la psychothérapie analytique » sont mises en place par certaines associations, conséquence logique de l’accréditation implicite obtenue par la loi.

Chacun en convient pourtant, c’est l’avenir de la psychanalyse qui est en jeu. Tout dépendra de la rigueur et de la détermination des analystes face aux dérives qui la menacent. La logique freudienne du un par un, que l’analyste soit ou non membre d’une association, ne doit pas disparaître derrière le pouvoir de la logique institutionnelle.

Une certaine politique a jusque-là imposé sa temporalité, il est nécessaire à présent d’instaurer un espace et un temps de la réflexion, pour prendre la mesure des difficultés théoriques qu’il s’agit d’affronter, car nul ne peut prétendre avoir ici le dernier mot. Les problèmes posés à la psychanalyse ne seront pas résolus par des prises de position simplistes, idéologiques ou pragmatiques, mais nul ne peut ignorer que l’administration des psychanalystes fait partie de la psychanalyse, comme Freud l’a établi dans La question de l’analyse profane.

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[1] Il s’agit de Sophie Aouillé, Pierre Bruno, Franck Chaumon, Guy Lérès, Michel Plon et Erik Porge.