La douleur en soi
De l'organique à l'inconscient

Laurence Croix

Éditions Point Hors Ligne, Erès, 2002

 


Que la douleur affecte un sujet dans sa totalité ou qu'elle n'atteigne qu'une petite partie de son corps, elle lui inflige une sensation insupportable et le plonge dans le désarroi. Aucun mot ne semble pouvoir décrire l'expérience de la douleur. Elle révèle un non-sens, non seulement du corps mais de l'existence même. L'homme ne peut la nier, que difficilement l'oublier, rarement lui échapper, jamais l'éviter. Or, notre civilisation, toute de maîtrise et de technologie, semble avoir de plus en plus de mal à supporter la douleur, cet indomptable de la subjectivité humaine, qui résiste toujours à la médicalisation et met en échec les théories neuro-bio-physioligiques.

L'auteur, qui s'inscrit dans la logique freudienne, soutient que la douleur n'est pas une conversion comme d'autres symptômes mais qu'elle a un statut métapsychologique qui lui est propre. Ainsi, plutôt que d'affirmer que la douleur a une fonction, Laurence Croix démontre qu'elle est une fonction dans l'appareil psychique.

A travers des tableaux cliniques variés -qui vont de la douleur du membre fantôme, des lésions qui accompagnent des lésions organiques ou des maladies, des analgésies repérées dans l'autisme de l'hystérie... à la douleur de l'existence- cet ouvrage étudie les spécificités de la douleur, notamment dans le rapport intime que la femme entretient avec elle et dans le cadre des perversions. Dans le même temps, il permet de faire le point sur des notions fondamentales comme: corps, affect, symptôme, masochisme, traumatisme, angoisse, et répond au devoir éthique de tout clinicien de reconnaître la douleur en soi.

 

Docteur en psychologie clinique, Laurence Croix est Maître de Conférences à l'université Paris X-Nanterre. Psychologue praticienne, elle a travaillé en psychiatrie, dans un service hospitalier antidouleur et dans des centres spécialisés pour toxicomanes. Elle est psychanalyste à Paris et membre de l'Espace Analytique.